Les travailleurs qui dorment dans un camping

Actuellement, il existe déjà beaucoup de Français qui vivent dans un camping durant toute l’année. Moins le fruit d’une volonté d’approcher la nature, cet état de fait est plus le résultat des crises de l’habitât et de l’immobilier. En effet, le prix d’un logement en ville est devenu quasiment inaccessible à ces « campeurs », qui trouvent dans les mobiles-homes et les roulettes, une solution pour ne pas finir SDF (sans domicile fixe). Ces établissements sont, par conséquent, de plus en plus nombreux. Il faut toutefois les distinguer avec les campings à vocation touristique.

Un cas qui concerne beaucoup de monde

Selon les estimations d’une association visant à l’aide aux sans logements, environ 100.000 français choisiraient ou seraient contraints de vivre dans ce type d’installation. Il s’agit certes là d’une situation considérée comme précaire ; cependant, pour ces centaines de milliers de personnes, il s’agit véritablement d’un amortissement et d’une solution bienvenue à la crise du logement.

La typologie des concernés est d’ailleurs très large. Tantôt, il s’agit d’hommes vivants seuls qui pour la plupart, se déplacent de chantier en chantier ; tantôt, ce sont les anciens sans domicile fixe qui ont recours à cette solution pour améliorer leurs conditions de vie. Dans d’autres conditions, il s’agit tout simplement d’une personne ou d’une famille qui n’avait plus les moyens financiers de s’offrir un appartement (un jeune qui étudie en ville, une mère célibataire ou un jeune couple qui n’a pas assez de moyens, etc).

Aussi, on constate que ceux qui y vivent par choix ou qui vivent dans des mobil-homes sont moins nombreux. Ceux-là ont des motivations relevant d’un mode de vie voulu comme une envie d’une qualité de vie que l’on ne peut avoir dans un appartement (être entouré d’animaux, de la nature, être épargné des bruits…). Le plus souvent, ces gens sont couplés avec des soucis financiers.

Une législation qui est devenue plus stricte

La loi va pourtant dans l’autre sens. En effet, désormais, vivre dans un camping durant toute une année est interdit. Ceux qui désirent y habiter doivent justifier d’un domicile fixe, autre que le camping en question.

Cette situation a été fortement critiquée par les organisations non gouvernementales et autres associations du fait du nombre en constante croissance de ceux qui ont recours à cette solution de dernier recours. Aussi, bien qu’illégal, cette pratique est souvent tolérée et préférée à la propagation des bidonvilles, au sens plus strict du terme. Il s’agit même d’une solution prisée par les services sociaux qui affichent complet, en particulier, en période hivernale.

Aussi, offrir un campement est devenu un business fonctionnant grâce au loyer. Dans la région parisienne, il en existe un certain nombre. Toutefois, il faut faire la distinction entre ceux qui fonctionnent réellement dans cet objectif toute une année et ceux qui sont saisonniers, destinés aux touristes. Campix, ce camping dans Paris, fait par exemple, partie de la seconde catégorie.