Grève des enseignements au Mali : Aliou Diallo au chevet de l’école

Si la crise malienne actuelle est qualifiée de multidimensionnelle ce n’est pas par hasard. Il s’agit d’un cocktail explosif de terrorisme, de revendication indépendantiste, de conflits communautaires, de mal gouvernance et de corruption. On peut valablement y ajouter les difficultés de l’école, qui fait actuellement face à une grève des enseignants.

Des heurts entre grévistes et policiers

Les Syndicats des Enseignants Signataires du 15 octobre 2016 ont boycotté cette semaine les examens du Baccalauréat au Mali, après ceux du CAP et du BT notamment. Le gouvernement a dû recruter des volontaires pour surveiller les épreuves sur l’ensemble du territoire national. Cette décision n’a pas plu aux grévistes, qui avaient appelé à la fermeture des établissements. Des heurts les ont logiquement opposés aux forces de l’ordre autour de plusieurs centres d’examens dans le pays.

La synergie des syndicats des enseignants proteste contre la loi relative à l’harmonisation de la grille indiciaire de la fonction publique, adoptée en juillet par le président de la transition, Assimi Goita. Ce texte remet en cause l’article 39 accordant 15,17% d’augmentation sur les salaires des enseignants. La coalition avait obtenu cette avancée en 2019, après plusieurs mois de grève. Mais cette revalorisation n’a été appliquée qu’après le renversement d’Ibrahim Boubacar Keita, par la junte militaire actuellement au pouvoir. Malgré les négociations entamées entre les parties, le bras de fer se poursuit. Et on ne sait toujours pas quand la grève prendra fin.

« L’Ecole malienne doit retrouver ses lettres de noblesse »

Pour comprendre la situation et tenter de trouver des solutions, Aliou Boubacar Diallo a rencontré le 10 août 2021 les Syndicats des Enseignants Signataires du 15 octobre 2016. « Je ne pouvais pas rester indifférent face à la crise qui secoue l’Ecole malienne », a expliqué le candidat à l’élection présidentielle de février 2022. Il dit avoir évoqué, au cours des échanges avec les syndicalistes, les difficultés de leur métier et la question de l’Article 39. Il a aussi et surtout parlé de la crise que vit actuellement l’école malienne. L’ex député de Kayes a plaidé pour un dialogue constructif dans la droite ligne de sa politique.

« L’Ecole malienne qui était tant vantée, à l’époque, pour sa splendeur et la qualité de son enseignement doit retrouver ses lettres de noblesse », a exhorté Aliou Diallo. Il a fait comprendre aux enseignants que les prochaines Assises Nationales sur la Refondation de l’Etat sont une opportunité à saisir afin de faire un bon diagnostic de l’éducation nationale. Il les invite donc à participer activement à cette initiative d’autant plus qu’il y va de la « préservation des acquis de tous les salariés maliens, y compris les enseignants qui vivent en grande partie dans la précarité ». Les syndicats l’ont remercié de l’intérêt qu’il manifeste à leur secteur et l’ont encouragé dans sa démarche pour trouver une solution à la crise actuelle.

De nombreuses actions en faveur de l’école

Pour sa part, Aliou Diallo a indiqué qu’il ne ménagera aucun effort pour bâtir une école malienne de qualité dans un climat apaisé avec tous les acteurs. On lui reconnaît d’ailleurs déjà de nombreuses actions en faveur de l’école. Depuis près de trente ans, sa fondation Maliba réhabilite ou construit des salles de classe et distribue du matériel pédagogique dans plusieurs communes. Elle octroie également des bourses d’étude à des étudiants installés à l’étranger, notamment en Afrique du nord (Maroc, Tunisie, Algérie), en France et au Canada.

En tant que patriote, Aliou Diallo mise en outre sur la promotion de la riche histoire et de la culture malienne. Le philanthrope souhaite faire davantage une fois parvenu au pouvoir. C’est pourquoi, dans son ambitieux plan Marshall pour le Mali, potentiellement doté de plus de 15.000 milliards de Francs CFA, il prévoit la construction de plusieurs écoles et universités dans toutes les régions du Mali.

Un favori qui enregistre des ralliements

Notons qu’Aliou Diallo est candidat pour la présidentielle de 2022. Après avoir terminé 3e au scrutin de 2018, il espère cette fois finir au palais de Koulouba pour pouvoir appliquer son programme. Selon les récents sondages du cabinet Statix, il est favori pour cette élection à venir. La dernière enquête publiée en février 2021 le crédite de 27% des intentions de vote. Il est secondé par l’ancien premier ministre Moussa Mara qui obtient 17% des voix. Cet écart de dix points pourrait se creuser avec les ralliements qui s’enchainent. Une vingtaine de partis politiques et un haut responsable du mouvement « Nouveau Type de Malien » ont récemment rejoint le président d’ADP-Maliba.