Le bureau est l’endroit où l’on passe autant de temps qu’à la maison. On y tisse de nombreux liens, dont certains peuvent devenir de l’amitié… ou pas. C’est là qu’il faut bien savoir faire la différence, si cette « amitié » l’est réellement, ou s’il ne s’agit que d’une bonne entente entre collègues. Et les supérieurs hiérarchiques, comment perçoivent-ils ces amitiés au bureau ?
Amitié au travail : est-ce une obligation ?
Cohabiter dans un même open-space provoque parfois des conflits. Mais le fait de passer 8 heures par jour ensemble peut également favoriser les amitiés.
Amitié entre collègues : est-ce possible ?
Vous n’êtes pas obligé d’entretenir des relations amicales avec un collègue. Cela peut même devenir un obstacle compte tenu du stress au travail. Les amitiés peuvent ne jamais voir le jour face à un poste vacant, la compétition, la hiérarchie, la jalousie (aussi subtile soit-elle), etc. D’ailleurs, tous ces aléas professionnels risquent de détruire les rapports amicaux. On peut parfaitement passer de bons moments ensemble sans forcément devenir amis. En tout cas, il ne suffit pas d’une pause cigarette pour devenir amis. Il faut aller au-delà et sortir des 4 murs du bureau pour mieux connaître la personne si l’on désire réellement faire naître une amitié.
Professionnels avant d’être amis : pourquoi ?
Au bureau, l’objectif est de pouvoir collaborer. De ce fait, il faut d’abord se faire accepter d’être un collègue intègre avant de pouvoir prétendre au rang d’ami. Si le respect entre collègues n’existe pas, il y a peu de chances de pouvoir être de bons amis en dehors du travail. Pour cela, rendez service dans la mesure du possible, sans pour autant quémander de l’affection en contrepartie.
Comment savoir si l’on est ami ou pas ?
Avec le temps passé ensemble dans les mêmes locaux, beaucoup finissent par devenir des amis. Toutefois, pour savoir si la personne est véritablement un ami ou un collègue avec lequel vous vous entendez bien, voici quelques éléments qui ne trompent pas.
- La transparence : vous n’avez pas peur de vous parler en toute honnêteté. Vous vous partagez des secrets qui n’ont pas de liens avec le travail.
- Le surnom : les autres collègues vous connaissent par votre prénom, tandis que votre « collègue-ami(e) » vous connaît également par votre surnom. Un sobriquet qu’il se gardera de prononcer devant les autres, bien entendu.
- La vie après le travail : vous vous fréquentez en dehors des heures de travail. Il vous est arrivé à maintes reprises de passer un dimanche entre amis ou en famille. Vous quittez le bureau à 17h chacun de votre côté, mais vous dînez ensemble chez vous le soir même.
- Une amitié durable : après 3 ans de bons et loyaux services dans la même entreprise, vous êtes embauché ailleurs. Ce qui ne vous a pas empêché de rester en contact et de vous revoir aussi souvent que possible.
Selon l’étude Blurring sur un échantillon de 1606 personnes, 19 % des salariés enquêtés avouent passer le week-end ensemble. 43 % prennent un verre après le travail. Enfin, 59 % sont devenus amis avec des collègues.
Amitié entre collègues : qu’en pensent les supérieurs hiérarchiques ?
Les amitiés entre collègues : il s’avère que les « patrons » apprécient. Ils vont même jusqu’à agrémenter ces relations amicales entre les collaborateurs. En effet, il semble qu’être amis et collègues a un impact positif sur le travail. 97 % des enquêtés affirment effectivement avoir constaté un effet bénéfique sur leur productivité.
En revanche, il est plus difficile de nouer des liens amicaux avec les supérieurs hiérarchiques. En effet, le rapport de hiérarchie risque fortement de polluer l’amitié, et inversement. Ceux qui entretiennent une certaine amitié avec leur « chef » seront parfois jalousés. Les autres penseront qu’ils profitent de passe-droits. Par ailleurs, les décisions des managers peuvent mal passer auprès des autres collaborateurs, si bien qu’une amitié des plus anodines peut devenir néfaste et exacerber les tensions.
L’amitié au travail est-elle encouragée par les entreprises ?
Certes, les rapports amicaux au travail peuvent ternir les relations professionnelles. Cependant, les entreprises ne doivent pas non plus les brider. A ce titre, il s’avère que les amitiés au travail augmentent la motivation des salariés. 63 % des managers RH questionnés lors de l’étude de ManPowerGroup prévoient d’ailleurs de prioriser le bien-être des salariés.
D’après un sondage réalisé par Opinion Way pour le compte des Editions Tissot, il en ressort que 93 % des Français estiment que l’amitié au travail participe significativement à instaurer une bonne ambiance au bureau. Toujours d’après ce sondage, 88 % des salariés interrogés disent mieux gérer les situations difficiles grâce à l’amitié au travail.
Ces démonstrations ne peuvent que rassurer les entreprises qui, d’ailleurs, sont tenues par la loi de prendre soin de leurs salariés, aussi bien sur le plan physique que psychologique.
Comment ne pas être déçu par une possible amitié au travail ?
Dans le meilleur des mondes, tout le monde serait ami avec tout le monde. Mais cela n’est pas toujours le cas. L’amitié entre collègues reste une amitié fragile. Voilà pourquoi, il faut faire attention. Voici donc quelques règles « anti-déception » à observer :
- Rester prudent : il faut avant tout se respecter en tant que collègues durant les heures de travail et ne pas laisser l’amitié entacher les rapports professionnels. Et inversement, évitez dans la mesure du possible de ne pas parler des dossiers en cours quand vous êtes entre vous en dehors des bureaux.
- Faire attention à l’équilibre : le bureau ne doit pas être l’endroit où vous investirez toute votre affection.
- Être un stratège : c’est nouer des amitiés de toutes sortes pour vous entendre avec tout le monde. Au fil du temps, certaines relations prendront sans doute une tout autre tournure, d’autres resteront purement professionnelles.
Dans tous les cas, d’après John D Rockefeller Jr, « Une amitié fondée sur le travail est préférable à un travail fondé sur l’amitié », à méditer…
